Développement de pellicule couleur

Publié le 10 juin 2025

Le développement C-41

Je voulais essayer depuis un certain temps de développer moi-même mes pellicules couleur. J’ai opté pour un kit de développement C-41 Unicolor qui comprend révélateur, blix (bleach + fixateur) et stabilisateur en poudre.

J’ai commandé, en plus du kit, un cuiseur de précision sous vide (de RICARDO! Let’s cook ☆) afin de chauffer les chimies aux températures précises nécessaires pour le développement. Contrairement au développement noir et blanc, il faut maintenir les chimies à une température d’environ 38°C en tout temps, en plus de devoir les chauffer à des températures plus élevées lors de la préparation des mélanges. Quoique ce procédé peut sembler plus complexe, un net avantage du développement C-41 est la possibilité de développer en même temps n’importe quelle marque, modèle et sensibilité de pellicule ; le temps de révélation reste le même. Les chimies sont aussi réutilisables pour plusieurs pellicules. Par contre, n’ayant à ma disposition que des cuves simple et double, j’ai développé une pellicule à la fois…

Matériel

  • 3 bouteilles de 1000ml
  • cuiseur de précision sous vide (ou bain-marie)
  • bac ou chaudron à remplir d’eau pour chauffer les chimies
  • kit de développement C-41 Unicolor 1L
  • minuteur
  • cuve de développement
  • eau
  • accès à un lavabo et à une prise électrique
  • gants
  • lunettes de protection
  • respirateur
  • sarrau

Préparation des chimies

*Il est très important de lire les fiches d’instruction et de sécurité avant de commencer, de porter les équipements de protection nécessaires et d’assurer une bonne ventilation.

J’ai eu de la difficulté à m’installer au début. J’avais choisi une chaudière pour placer mes bouteilles de chimies. Elle était trop étroite et haute, ce qui faisait flotter mes bouteilles en plastique… J’avais aussi mis de l’eau dans les bouteilles pour les chauffer alors que je pouvais simplement chauffer de l’eau séparément (ouf)… Bref, je me compliquais la vie. J’ai fini par chauffer l’eau pour ensuite la mesurer, mélanger les sachets de poudre et verser le tout dans les bouteilles. Il faut que l’eau soit très chaude pour que la poudre se dissolve bien.

Révélateur

  1. Ajouter 800ml d’eau à 43.5°C dans le contenant de 1000ml.
  2. En remuant, ajouter le révélateur en poudre. Bien mélanger.
  3. Ajouter de l’eau pour faire 1000ml.

Blix

  1. Ajouter 800ml d’eau à 43.5°C dans le contenant de 1000ml.
  2. En remuant, ajouter le Blix A et ensuite le Blix B. Bien mélanger.
  3. Ajouter de l’eau pour faire 1000ml.

Stabilisateur

  1. Ajouter la poudre du stabilisateur à 1000ml d’eau. Bien mélanger.

Développement

Après chaque étape de développement, le révélateur, le blix et le stabilisateur seront retournés dans leur contenant respectif afin d’être réutilisés jusqu’à 8 fois avec mon kit de 1L, possiblement plus en ajustant le temps de révélation.

J’ai préparé un contenant supplémentaire avec de l’eau chauffée à 38.8°C pour le pré-trempage. Le révélateur et le blix seront maintenus à cette température par le cuiseur de précision. Le stabilisateur peut rester à température ambiante. Le rinçage après le blix sera fait à l’eau chaude sous l’évier. Ci-dessous le tableau des temps et ma petite installation.

Résultats

J’ai développé trois pellicules, deux 120 et une 135, avec de très bons résultats! Le développement s’est bien passé. Le seul pépin que j’ai rencontré est avec le stabilisateur. Mes films séchaient avec des traces blanches sur la longueur. J’ai tenté de rincer à nouveau au stabilisateur, d’ajouter une goutte d’agent mouillant au stabilisateur, d’en ajouter une cuillère… avec toujours d’aussi mauvais résultats, voire pires. La solution que j’ai trouvée est de ne pas utiliser le stabilisateur et de rincer le film à l’eau. Il sèchera avec quelques marques de gouttes d’eau, mais elles ne causeront pas problème lors de la numérisation. Auparavant, le stabilisateur était une étape cruciale du développement C-41. Les composantes actuelles des pellicules n’en nécessitent plus vraiment. Il agit aujourd’hui comme anti-moisissure, et certains comportent déjà un agent mouillant. Cependant, la prochaine fois que j’aurai à préparer du stabilisateur, j’essaierai de le mélanger avec de l’eau distillée.

J’ai numérisé les négatifs en les plaçant dans les porte-négatifs avec le numériseur Epson V600. J’utilise le logiciel SilverFast et je scanne en DNG. Je fais la balance des blancs sur la bordure du film dans Lightroom, je recadre l’image, puis je convertis ensuite les négatifs en positifs à l’aide du plug-in Negative Lab Pro. Je termine par quelques retouches sur les TIFF positifs dans Lightroom, principalement au niveau de la netteté, du contraste et des poussières à effacer.

Quelques exemples des Kodak Gold 200 :

Quelques exemples de la Lomography Color Negative 100 :