La Côte-Nord
Publié le 22 août 2025

Du 13 au 29 juillet derniers, Robert et moi avons profité des vacances d’été pour entreprendre un road trip de camping sur la Côte-Nord. De Gatineau à Kegaska, nous avons parcouru près de 3000 km et 35 heures de route, en allant jusqu’au bout de la 138 et en revenant. J’en ai profité pour tester ma nouvelle caméra numérique, en plus de terminer quelques pellicules de film. Nous avons pris notre temps pour l’aller. Le retour, lui, s’est fait plus rapidement, mais pas autant que prévu… j’y reviendrai.
Notre voyage débute à Québec, où nous visitons les classiques. Nous poursuivons ensuite vers le Parc national des Hautes-Gorges-de-la-Malbaie (SÉPAQ). Charlevoix est une région magnifique. La route est toute en côtes et offre des points de vue à couper le souffle.
Dans le parc, nous avons consacré deux jours à la randonnée. D’abord, nous avons fait la boucle des sentiers Les Rapides et Le Riverain (19 km). Puis, le lendemain, nous avons réussi le légendaire sentier de l’Acropole-des-Draveurs. Malheureusement, le brouillard et la pluie nous ont caché la vue emblématique du sommet. Avec ses 1000 mètres de dénivelé, l’ascension n’en était pas moins spectaculaire! Un vrai défi, que nous avons terminé en six heures (12 km aller-retour). Le sentier est très à pic, parsemé de grosses roches; par moments, nous avions presque l’impression de pratiquer l’escalade. Heureusement que j’avais mes bâtons de marche.
Notre prochaine halte se situe à Essipit près des Escoumins, à environ une heure après Tadoussac. Nous avons eu la chance d’observer plusieurs baleines en zodiac et depuis la rive : des petits rorquals et même le jet d’une baleine bleue!
À partir de ce point du voyage, nous remarquons un changement dans la végétation avec des arbustes de fruits sauvages et des variétés de fleurs propres aux climats froids. Plus loin sur notre chemin, la forêt boréale fait graduellement place à la toundra forestière.
Nous reprenons ensuite la route, un trajet de plus de quatre heures et demie jusqu’à Sept-Îles. Le paysage est sauvage. Les forêts d’épinette et le fleuve s’étendent à perte de vue. Nous commençons à être assez loin de chez nous. Les services se raréfient, tout comme le réseau cellulaire. À Sept-Îles, nous passons une nuit à l’hôtel, le temps de faire du lavage, de prendre une bonne douche chaude et de fuir les mouches noires. Nous en profitons aussi pour goûter aux spécialités locales : une poutine au crabe, une guédille au homard et un cornet de crème glacée au Snack Bar Chez Mimi (je recommande!).
La ville, malgré ses 25 000 habitants, nous surprend. Plusieurs restaurants et attraits touristiques sont fermés. La vue du fleuve est cependant magnifique. La température, elle, a chuté considérablement depuis Gatineau. Il fera autour de 15 °C pendant la majorité du voyage.
Notre prochaine destination est Havre-Saint-Pierre pour visiter la réserve du parc national de l’Archipel-de-Mingan, un incontournable sur notre liste.
Deux excursions en bateau nous permettent de découvrir les îles. La première, à partir de Longue-Pointe-de-Mingan, nous mène près de l’île aux Perroquets, où nous observons des petits pingouins, des macareux et quelques phoques. Je regrette de ne pas avoir eu un objectif adapté pour la photographie animalière, car l’endroit était idéal. Nous accostons ensuite à l’île Nue, formée presque exclusivement de lande, semblable à la toundra. Le climat froid et venteux empêche les arbres de pousser, ce qui leur donne l’allure de bonsaïs. C’est aussi là que nous admirons nos premiers monolithes, emblèmes de Mingan. Il s’agit de piliers de calcaire sculptés par l’érosion il y a environ 10 000 ans. L’archipel possède d’ailleurs la plus grande concentration de monolithes au Canada.
Quelques recommandations gourmandes : à Havre-Saint-Pierre, ne manquez pas la tartinade de chicoutais de Chez Julie, une petite baie nordique au goût similaire à l’abricot. Nous avons aussi bien aimé le Vilbon Resto Bar, avec son décor funky. À Longue-Pointe-de-Mingan, la crème glacée aux petits fruits (chicoutais et airelles, une baie rouge proche de la canneberge) vaut le détour.
Notre deuxième croisière est axée sur la randonnée : le bateau nous dépose sur chaque île et revient nous chercher à la fin des sentiers. Nous découvrons ainsi l’île Quarry, l’île Napiskau et l’île Fantôme. Nous avons préféré l’ambiance unique de l’île Nue et la beauté sauvage de l’île Napiskau. L’archipel compte une vingtaine d’îles et de nombreux îlots. Il est possible de camper sur certaines d’entre elles avec Parcs Canada. Une expérience que nous aimerions tenter lors d’un prochain voyage. Pour cette partie, je n’ai que des photos argentiques. Un autre article de blogue suivra avec davantage d’images.
Notre périple se termine à Natashquan. Nous y arrivons sous la pluie, la première journée entièrement pluvieuse du voyage. Le lendemain, nous roulons jusqu’à Kegaska, dernier village qui marque la fin de la route 138. Nous marchons au bord de l’eau jusqu’à l’épave du Brion, un paquebot des Îles-de-la-Madeleine échoué dans les années 1970. Au centre des visiteurs de Natashquan, nous découvrons un vieux livre retraçant l’histoire du village, avec notamment le témoignage du matelot responsable du naufrage : un marin inexpérimenté que le capitaine, parti se coucher, avait laissé à la barre.
Après Kegaska, la route s’arrête. Pour aller plus loin, il faut prendre le bateau d’un village à l’autre, jusqu’à Blanc-Sablon, à la frontière du Labrador.
À Natashquan, nous visitons les maisons de la famille de Gilles Vigneault qui est originaire du village. Le poète était justement de passage lors de notre séjour, à 96 ans. Nous ne l’avons pas croisé…
De Gatineau à Kegaska, la route 138 nous a menés à travers des paysages grandioses et des découvertes inattendues. Un voyage exigeant, mais mémorable.
Sur le chemin du retour, nous avons eu un problème mécanique avec notre voiture. Nous avons découvert que nous n’avions plus de liquide à refroidissement dans le réservoir et de forts bruits ont commencé à provenir du capot. Par chance dans notre malchance, nous venions d’arriver à Sept-Îles quand le bris s’est manifesté. Nous sommes restés trois nuits à Sept-Îles, du samedi au mardi, car les garages étaient fermés la fin de semaine. Lundi, nous avons fait remorquer l’auto et le garage a pu l’inspecter le jour même, mais a dû commander la nouvelle pompe à eau. Notre voiture a finalement été réparée mardi pendant la journée et nous sommes repartis le soir même. Cette péripétie nous a coûté cher. Heureusement que le bris ne nous est pas arrivé sur la route 389 vers la centrale Manic-5, qu’on prévoyait visiter au retour!
La suite des photos dans le prochain article ☆